ET C'EST LA VIE 

 

QUI

 

CRÉE

 

À LA MORT 

[…]

quelque chose a été laissé de côté
il y a dans les faits pour ainsi dire une
lacune un ciel où les astres n’auraient
pas été peints un tableau incomplet

qu’est-ce que l’image donne à
voir la proposition à comprendre
je ne voudrais rien laisser à cette
place où il manque quelque chose

[…]

 

 

POUR PARLER est une expérience de co-errance entre, d’une part, un ensemble de cent quinze sonnets de Frank Smith, qui tentent de creuser des brèches au sein des phénomènes de langue en interrogeant l’expérience de la signification, de la représentation mais aussi du savoir, de l’attente ainsi que le fait de voir, de dire ou encore de parler, et d’autre part, plusieurs centaine de dessins de Julien Serve, injectés dans les textes eux-mêmes. Faire commun ensemble.

Cette série de collusion entre les textes de Frank Smith et les dessins de Julien Serve est née sous l'impulsion de Barbara Polla. Elle a fait l’objet d’une exposition à la Galerie Analix Forever, à Genève, du 10 octobre au 12 décembre 2015.

 

POUR PARLER, Frank Smith et Julien Serve, Éditions Créaphis, 2019

Couverture avec rabats et marquage à chaud. 

Fermeture avec attache en laiton. 

Bloc livre avec papiers calque et bouffant en alternance.

165 x 225 mm / 256 pages / 22 € / ISBN 978-2-35428-122-9

Avec le soutien du Centre national du livre et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

 

  

 

« Pour parler est constitué de textes ouverts, irrésolus, exhibant leurs béances, leurs manques, leur incomplétude essentielle, leur incohérence qui est la vérité de la guérilla que la poésie mène contre la langue, contre la pensée établie, contre le monde constitué. Si décrire est aussi énoncer l’impossibilité de la description, si c’est intégrer dans la description les failles, les hésitations et indéterminations, les possibilités entre lesquelles on ne choisit pas, alors la description inclut nécessairement la question, le questionnement, comme elle inclut la négation de ce qui vient d’être affirmé ou de ce qui d’habitude serait affirmé. Décrire révèle un monde irrésolu et chaotique et permet l’établissement du jeu de langage par lequel ce monde devient visible, énonçable, vivable autant qu’invivable, pensable autant qu’impensable, dicible autant que muet. Et c’est la langue elle-même qui, perdant son autorité et son pouvoir, se met à vivre de la vie du langage avec ses puissances indissociables de ses propres limites. Le langage est alors essentiellement compris comme une puissance de ne pas dire, de ne pas nommer, une puissance d’errer, de ne pas être – la contemplation d’un monde tel que nous ne l’avions jamais vu… »

Jean-Philippe Cazier

 

Une série de surfaces poétiques découpées dans la forme sonnet, qui portent leurs questionnements comme un tout ouvert, une partition de crêtes, un ensemble de plaques en mouvement, de molarités accusant à leurs bords l'étanchéité des langues voisines. Elles se constituent l'une par l'autre, se répètent l'une dans l'autre, parcellaires et lacunaires, d'où le monde recommence. Réfléchissantes et lisses, elles veulent fonctionner et s'organiser sans port ni rade ni lagune ni port – une île vide qui va sa vie de langue. 

 

PRESSE

Guérillas poétiques, par Jean-Philippe Cazier, Diacritik

L'intervalle, par Fabien Ribéry

Les sonnets de Frank Smith, par Alain Nicolas, L'Humanité

Poésie écrite dessinée, par Eric Loret, Le Monde