UNE INSTALLATION CONSACRÉE AUX PREMIERS RÉFUGIÉS CLIMATIQUES DES ÉTATS-UNIS (CLIMIGRATION)

 

Dans le discordant entre la faculté de voir et la faculté de penser, ce à quoi de toute façon l'on assiste de nos jours c'est à la rupture du lien de l'homme avec le monde et c'est elle qui met la pensée elle-même hors du savoir et hors de l’action. 

Pour documenter l'état de sursis où est enfermée la communauté des Indiens d’Isle de Jean Charles, Louisiane, menacés de déportation (re-settelement’) et désignés « premiers réfugiés climatiques des Etats-Unis », Le Film de dehors tente d’inventer par l’image une poétique de la circulation jusqu’à sa disparition. Avec cette hypothèse, aussi subversive que l’éclatement des mondes humains autochtones, qui se tiendrait ailleurs que sur la triple frontière initiale entre film, langage et réel : un déplacement vers un quatrième genre de connaissance, une nouvelle "pensée de l’image" sans nom, dont cet objet étrange, Le Film du dehors, constituerait en quelque sorte un possible traité.

 

 

Sélectionné au Lanus International Film Festival (Mars 2018, Argentine), Sapporo International Short Film Festival (October 2018, Japon), Jaipur International Film Festival (January 2019, Inde), Festival de Cine de La Almunia (Espagne), Fondation Salomon (Annecy), Art Pur Gallery (Riyad, Arabie Saoudite), Hafez Gallery (Djeddah, Arabie Saoudite)...

 

 

LE FILM DU DEHORS 

 

UN FILM-INSTALLATION DE FRANK SMITH

 

IMAGE & MONTAGE ARNOLD PASQUIER

SON GILLES MARDIROSSIAN

MIXAGE IVAN GARIEL

 

MERCI À

ALBERT NAQUIN & ISLE JEAN CHARLES TRIBE, PETER CAMPUS, FRED DEWEY, GÉRALDINE GOMEZ, BARBARA POLLA, CHRISTOPHE FAUCHON, THOMAS PEYRES, JULIEN SERVE

 

PRODUCTION LES FILMS DU ZIGZAG

AVEC LA PARTICIPATION DU CENTRE POMPIDOU

ET L’AIDE DU DICRéAM (Centre National du Cinéma)

 

30', PARIS, 2018

 

 

LE FILM DU DEHORS EST PRÉSENTÉ EN PERMANENCE

DU 19 JANVIER AU 4 FÉVRIER 2018 AU CENTRE POMPIDOU

DANS LE CADRE DE LA MANIFESTATION HORS PISTES (FORUM -1)

 

 

Isle de Jean Charles est une étroite langue de terre située aux confins de la Louisiane, à deux heures au sud-est de La Nouvelle-Orléans. Elle est la première victime d’une érosion côtière qui ronge la région depuis des siècles, décuplée par les effets des tempêtes et des ouragans qui balaient régulièrement le Golfe du Mexique. Avec elle, une communauté d’Indiens Biloxi, Chitimacha et Choctaw, issus de la Nation Houma, s’enfonce inexorablement. 

 

Aujourd’hui, la communauté d’Isle de Jean Charles ne compte plus que 25 familles et se voit dans l’obligation de quitter son territoire sous la pression du gouvernement américain : une aide fédérale de 48 millions de dollars au nom du réchauffement climatique a été votée en janvier 2017 par le Department of Housing and Urban Development afin de procéder à leur « réinstallation » (resettlement), prévu au printemps 2018, et de leur permettre l’acquisition de trois terrains sur la terre ferme ainsi que la construction d’habitations éco-responsables. 

 

Cet apport se veut « un grand soulagement » selon les autorités locales chargées d’administrer le projet. Pourtant, alors que la Tribu d’Isle Jean Charles fait les manchettes des journaux nationaux gratifiant ses membres du titre de « premiers réfugiés climatiques officiels de l’Amérique », elle est confrontée au dilemme : rester et continuer à s’adapter comme le souhaite la majorité des anciens — au risque de disparaître définitivement — ou partir — au risque d’assister au démantèlement de la communauté, et donc à la dissémination de traditions, de religion, de langue, d’une culture. 

  

Après la parution de Katrina, Isle de Jean Charles, Louisiane (Éditions de l’Attente, 2013), qui donnait à entendre ces paroles, Le Film du dehors (2018) cherche à fixer cet espace précaire au bord de l’abandon, ses fragments épars, ses tôles rouillées et ses tasseaux rongés entre azur et macadam, au rythme du parcours fait et refait sur Island road.

 

 

PRESSE

Les Inrocks, janvier 2018

Le Monde, 23 janvier 2018

Connaissance des arts, janvier 2018

Exponaute, janvier 2018

 

Isle de Jean Charles, en janvier 2019

 

L'État a conclu l'achat pour 11,7 millions de dollars d'un terrain de 515 acres près de Thibodaux qui sera le nouveau domicile des résidents actuels de l'Isle de Jean Charles, dont l'étroite bande de terre est menacée par la montée du golfe du Mexique.

 

Cette opération ouvre la voie à la planification par l'État et à la construction du site, situé à environ 20 minutes de Houma en voiture et à 60 km de l'Isle de Jean Charles.

 

Bien que le nouveau site soit toujours situé au milieu des champs de canne à sucre et des marais du sud de la Louisiane, il est de plusieurs pieds plus haut que l'île, qui est constamment menacée d'inondation en raison de l'élévation du niveau de la mer, de l'affaissement de la surface et des ondes des tempêtes.

 

Depuis 1955, l’île a perdu environ 98% de ses terres. Selon certaines estimations, elle sera entièrement submergée dans cinq à 25 ans.

 

L'ouragan Gustav a endommagé environ la moitié de ses 50 maisons en 2008 et a ravivé Isaac en 2012. Il reste environ 100 habitants, répartis dans une trentaine de maisons.

 

Les habitants de l'île, dont la plupart sont membres de la tribu Biloxi-Chitimacha Choctaw, ont été appelés les premiers réfugiés climatiques du pays.

 

La relocalisation fait partie d'une subvention fédérale de 48 millions de dollars, une première en son genre, destinée à relocaliser les communautés touchées par les changements climatiques.

 

La nouvelle parcelle a été achetée à une entreprise agricole, elle était l'emplacement d'une ferme de canne à sucre. C'est aussi plus proche que l'île des écoles, des magasins et des centres de santé.

 

L'État prévoit d'ouvrir les demandes de réinstallation dans les prochains mois et d'initier les travaux du nouveau règlement plus tard cette année.

 

«Nous sommes sur le point d’aider les résidents intéressés à sortir du danger», a déclaré Pat Forbes, directeur exécutif du bureau du développement communautaire de l’état, qui a piloté le projet. "Nous sommes impatients de construire la communauté."

 

Les résidents pourraient déménager l'année prochaine, ce qui signifie qu'ils pourraient faire face à deux autres saisons d'ouragans avant de déménager dans leur nouvel emplacement. Dans l'intervalle, l'État a offert une assistance aux résidents pour un logement temporaire.

 

L’État et les propriétaires fonciers ont signé l’accord d’achat en mars, mais la clôture finale a été retardée et une évaluation environnementale a été menée sur le nouveau site, situé le long de La. 24 dans la paroisse de Terrebonne.

 

Le nouveau site pourrait éventuellement accueillir jusqu'à 200 ou 300 maisons, ce qui serait amplement suffisant pour les résidents actuels et les récents départs de l'île, ont indiqué des responsables.